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Tough guys don't dance

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5 avril 2007

"Home Sweet Home"

J’ai compté les pavés sur lesquels j’ai avancé, mais jamais ceux que j’ai pris dans la gueule. Ca aurait été trop demandé à mon orgueil que de se souvenir des embûches qui ont parsemés mon chemin.  Mais je me souviens quand même du tout premier, celui qui vous regarde en souriant juste avant d’enfoncer vos espoirs au fond du trou du cul.

Ca n’allait plus depuis longtemps. En fait, je crois bien que ça n’a jamais été. Il y avait eu ce jour là ou j’ai supplié mon géniteur de m’envoyer son poing en travers de la gueule. Je le vois encore se mordre les lèvres à s’en faire peter les gencives tellement il en avait envie. Mais son manque de couille lui empêchait d’aller au bout de ses ambitions. Je lui ai rendu service en me cognant tout seul. J’avais envie d’avoir plus mal au corps qu’à l’âme, chose impossible.

J’ai pris la route en octobre 1999, je suis parti un mois en Irlande voir de la famille que je ne connaissais pas. Mon grand- père paternel que son fils n’a pas connu (décidément) m’avait envoyé un courrier peu avant sa mort. Je ne le connaissais pas non plus, mais je m’étais enfoncé dans le crâne que ce mec était l’exemple à suivre. Ex taulard, déserteur, libre…

Je ne comprends même pas comment il a pu engendrer… mon père.

Dans ce courrier il y avait un vieil appareil photo reflex, quelques papiers personnel, des photos de lui, de sa nouvelle compagne et de ses nouveaux enfants, une lettre brève et explicative sur les raisons qui l’on poussaient à prendre le large en lâche.

Il y mentionnait des noms inconnus dans des pays inconnus.

Ce jour, en octobre 1999, je suis parti à la recherche de mes inconnus en Irlande à Malahide.

Douce famille que ces gens là, parce ce que chez ces gens là, on ne me connaissait pas mais on m’accueilli. J’y suis resté un mois…

Sur le chemin du retour, un détail m’interpella, je n’avais plus de « sweet home » maintenant.

J’étais libre mais à quel prix ? La nuit tous les chats sont gris, mais pas seulement il y a aussi les trottoirs, les façades, le ciel, les gens, les souvenirs…

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25 janvier 2007

Elle

Son odeur, Elle a cette odeur qui me rend dingue, l'odeur qui colle à sa peau, qui colle à la mienne, qui ne me lâche plus. Cette même odeur, il y a quelques mois, me mettait mal à l'aise, non qu'elle me déplaisait, mais elle m'intriguait. Maintenant, Elle est ma drogue, je ne peux pas passer le temps sans penser à son parfum. Quand Elle arrive le matin, je dors encore, elle s'asseoit sur mon lit, me regarde sortir du sommeil. J'aime ce moment, quand Elle se déshabille en me souriant, Elle sent la fraicheur, Elle apporte avec Elle l'odeur de son réveil, de sa douche, de sa première cigarette, des pas qu'Elle a fait pour venir jusqu'à mon lit,  Elle vient glisser son corps gelé dans mes draps encore chauds. Elle se serre contre moi, je pose ma tête contre ses seins, j'adore ce moment, Elle aime aussi, Elle sourit. Si je pouvais arreter le temps, si je pouvais attraper ce moment...

Ce moment je le lui dois, à Elle. Sans le chemin qu'Elle s'est frayé pour venir jusqu'à moi, il n'y aurait pas cette magie dans mes souvenirs. Elle s'est accrochée à moi sans savoir où ça nous menerait. Je suis resté hermétique, pas indifférent, je me suis caché derriere mon petit doigt, je la regardais quand même. Elle venait régulièrement me voir dans le bar ou nous nous sommes rencontrés. J'ai craqué un jour, on a été boire un verre, puis deux, tout en refaisant le monde et sa cylclicité. J''ai eu envie d'Elle, j'ai pris sa main, je n'imaginais pas prendre son coeur, son corps. Cette nuit là, j'ai tout pris.

24 janvier 2007

changement de decor

Je referme les yeux, pour la seconde fois. Cette fois ci, changement de decor, bienvenue dans ma machine . Les notes sont différentes, agrémentées d'un soupçon de chorus, de reverb et parfois de delay... quelle magie, je me retrouve dans ma cuisine, mademoiselle Noob hurle à la mort sur un "another twelve bars". Personne ne peut resister à ça ! en fait pas de changement de decor, toujours ce bon vieux comptoir, juste l'époque change. Puis le silence, une note par-ci par là, ils sont balaise quand même ces mecs. Des chansons d'une demi heure et rien ne nous manque. A votre santé messieurs, Je lève mon verre (au temps pour moi) il ne retombera pas entre de mauvaises mains, Je vous en fait la promesse.

So, so you think you can tell
Heaven from Hell,
Blue skies from pain.
Can you tell a green field
From a cold steel rail?
A smile from a veil?
Do you think you can tell?

And did they get you to trade
Your heros for ghosts?
Hot ashes for trees?
Hot air for a cool breeze?
Cold comfort for change?
And did you exchange
A walk on part in the war
For a lead role in a cage?

How I wish, how I wish you were here.
We're just two lost souls
Swimming in a fish bowl,
Year after year,
Running over the same old ground.
What have we found?
The same old fears.
Wish you were here.

Rien de plus à dire pour ce soir, enfin...

14 janvier 2007

Take one

Un peu de musique pour me mettre dans l’ambiance,  M Berry caresse les cordes de sa guitare en se rappelant ses douces années 60. Je pourrais juste fermer les yeux pour me retrouver dans un de ces bars aux comptoirs usés par le temps et les coudes des ivrognes mélomanes. Une tournée de plus et je vous raconte ma vie, on arrangera nos problèmes pour la soirée ce qui n’empêchera pas qu’ils reviennent demain. Il y a  la queue au juke box, ce même juke box qui depuis des années crache les titres demandés sans jamais se plaindre du choix de la clientèle. En voilà un qui n’a pas le blues.

Maintenant plus de juke box, plus de comptoir usé, plus d’ambiance Bukowskienne.

La musique provient de matériel de plus en plus sophistiqué. Des playlists préparées à l’avance, la musique au hasard ne correspond pas souvent à l’ambiance du moment.

Le service au comptoir est de plus en plus refusé, d’ailleurs les cendriers y sont interdits.

: « Veuillez vous installer messieurs, on vient vous servir ».

Quant à Charles, il préférerait sûrement rester chez lui avec les bouteilles bon marché qu’il s’est procurées à l’épicerie du bas de la rue…

En attendant, je vais moi aussi rejoindre mon bar. Un dimanche soir de plus à passer derrière mon comptoir avec un bouquin pour faire passer le temps (pour ceux que ça intéresse c’est « il faut qu’on parle de Kevin » de Lionel Shriver).

Bonne soirée.

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